Interaction entre la DMA et le RGPD : lignes directrices communes de l'EDSA et de la Commission européenne

Nouvelles lignes directrices de l'UE : Comment la DMA et le RGPD interagissent.
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Aristotelis Zervos

Aristotelis Zervos, directeur de la rédaction de 2B Advice, allie expertise juridique et journalistique en Protection des données, la conformité informatique et la réglementation de l'IA.

Avec l'augmentation de la réglementation des plateformes numériques, la relation entre le Digital Markets Act (DMA) et le RGPD (RGPD) au cœur de la politique numérique européenne. Les objectifs communs publiés en octobre 2025 Lignes directrices du Comité européen de la protection des données (CEPD) et de la Commission européenne visent à apporter une clarté juridique aux gatekeepers et aux autorités de contrôle. Ils expliquent comment les deux instruments juridiques interagissent et comment les conflits potentiels peuvent être évités.

Objectif : DMA et RGPD ne pas considérer les choses isolément

Le DMA vise à garantir des conditions de concurrence équitables sur le marché numérique et à limiter le pouvoir de marché des "gatekeepers", c'est-à-dire des grandes plateformes en ligne. Le site RGPD protège en revanche les droits fondamentaux des personnes physiques en ce qui concerne Traitement des données à caractère personnel. Les deux actes juridiques se chevauchent lorsque la DMA contient des obligations qui ont également une incidence sur le traitement des données à caractère personnel. Par exemple, en ce qui concerne la combinaison des données, l'interopérabilité ou l'utilisation des données à travers les services.

Le site Lignes directrices visent à garantir une application cohérente et uniforme des deux ensembles de règles. Ils soulignent que les dispositions du DMA et de la RGPD ne doivent pas être compris isolément, mais de manière complémentaire, et mis en œuvre de manière coordonnée dans la pratique.

L'objectif est d'identifier les conflits potentiels entre les obligations réglementaires du DMA et les principes de protection des données de la RGPD éviter dès le départ. cet égard, il est souligné qu'une coordination étroite entre les autorités compétentes (notamment la Commission européenne et les autorités de contrôle de la protection des données) est nécessaire pour garantir des interprétations cohérentes et des stratégies d'exécution cohérentes.

Le site Lignes directrices doivent donc servir de cadre de référence pour orienter les gatekeepers comme les autorités.

Pas d'exception à la RGPD par le DMA

Un principe central de la Lignes directrices c'est que le DMA a appliqué RGPD n'est ni supprimée ni limitée. Les gatekeepers doivent donc continuer à assumer toutes les obligations liées à la RGPD répondre aux exigences de la loi. Le DMA ne peut donc pas créer une base juridique autonome pour le traitement des données, mais doit toujours être en accord avec les principes généraux de la législation sur la protection des données.

Dans les Lignes directrices il est souligné que pour chaque Traitement des données à caractère personnel ne repose pas uniquement sur une base juridique valable conformément à l'article 6 de la directive sur la protection des données. RGPD est nécessaire, mais que les exigences de l'art. 5 RGPD doivent être strictement respectées : notamment la légalité, Transparence, Affectation des fonds, Minimisation des donnéesl'exactitude et la limitation du stockage. Selon l'EDSA et la Commission, le respect de ces principes est essentiel pour garantir que les obligations de traitement des données prévues par le DMA ne conduisent pas à une érosion des droits à la protection des données. En outre, les Lignes directricesque le DMA ne peut en aucun cas être considéré comme une lex specialis par rapport à la directive sur la protection des données. RGPD ne doit pas être compris comme une obligation. Bien au contraire : le DMA doit, dans le cadre de la RGPD être mis en œuvre afin de garantir un niveau élevé de protection des données et le respect des droits fondamentaux.

Effet réciproque entre DMA et RGPD

Les deux actes juridiques sont décrits comme complémentaires. Tandis que la DMA poursuit principalement des objectifs de droit de la concurrence et d'orientation vers le marché, la RGPD assure le respect des droits fondamentaux et notamment le droit à la protection des données. Dans les Lignes directrices ces différents objectifs ne sont pas considérés comme antagonistes, mais comme se soutenant mutuellement. Le DMA ne peut être pleinement efficace que si ses obligations sont conformes aux principes de protection des données de la RGPD s'arrêtent.

En fin de compte, les deux ensembles de règles servent à renforcer la confiance, l'équité et la responsabilité dans l'écosystème numérique. L'EDSA souligne qu'une application cohérente des deux normes est essentielle pour éviter une double réglementation, des décisions contradictoires et des déficits d'application. La coordination entre les autorités chargées de la concurrence et celles chargées de la protection des données joue donc un rôle central.

Architecture commune de mise en œuvre

Le site Lignes directrices prévoient une coopération étroite et structurée entre les autorités de contrôle de la protection des données et la Commission européenne, qui est responsable de l'application de la DMA. Cette coopération doit se faire par le biais de canaux formels et informels et doit garantir un échange continu d'informations, la coordination des procédures et une application cohérente de la législation. Le CEPD recommande donc la mise en place de mécanismes de coordination opérationnels : 

  • des groupes de travail communs,
  • des consultations régulières ; et
  • une communication précoce en cas de chevauchement entre DMA et RGPD.


En outre, les Lignes directricesque l'assistance mutuelle prévue à l'art. 61 RGPD et la possibilité d'actions communes conformément à l'article 62 RGPD servir de modèle afin de créer des synergies en matière d'application. L'objectif est de garantir que les considérations relatives à la protection des données et à la concurrence ne soient pas considérées isolément, mais de manière intégrée. L'objectif est que les deux niveaux d'autorité - la Commission européenne et les autorités nationales de contrôle de la protection des données - établissent un système d'application cohérent et efficace. Cela doit permettre d'éviter les contradictions juridiques et d'accroître la sécurité juridique pour les entreprises. À long terme, cette approche vise à développer un cadre de gouvernance européen unique pour la réglementation numérique.

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DMA et RGPD: exemples pratiques et constellations de cas

Le site Lignes directrices décrivent également des situations concrètes dans lesquelles les obligations découlant du DMA et de la RGPD se chevauchent. Ces scénarios mettent en lumière des zones de conflit typiques entre les exigences du droit de la concurrence et celles du droit de la protection des données. Les études de cas offrent une orientation pratique aux gatekeepers, aux autorités de surveillance et aux tiers concernés. Ils couvrent les défis tant techniques qu'organisationnels et montrent comment Conformité peut être mis en œuvre dans des écosystèmes numériques complexes :

  • Combinaison de données provenant de plusieurs services d'un gatekeeper (par ex. médias sociaux et moteur de recherche) : Ici, en plus de l'obligation de DMA, une en vigueur Consentement selon l'article 6, paragraphe 1, point a) RGPD sont disponibles.
  • Obligations d'interopérabilité (par exemple, la compatibilité avec Messenger) : Les gardiens de portes doivent s'assurer que les principes de protection des données tels que Minimisation des données et Affectation des fonds doivent être respectées.
  • Accès de tiers aux donnéesSi le DMA autorise l'accès aux données à des tiers, le gatekeeper reste néanmoins responsable de garantir des interfaces et des mécanismes de contrôle conformes à la protection des données.

Évaluation juridique DMA vs. RGPD

Le site Lignes directrices précisent que le DMA ne crée pas de faits justificatifs propres pour les Traitement données à caractère personnel et n'agit pas comme un lex specialis par rapport à la RGPD. Tout traitement de données dans le contexte du DMA reste soumis à l'article 5 de la loi sur la protection des données. RGPD (en particulier la légalité, Affectation des fonds, Minimisation des données(par exemple, la limitation de la durée de conservation) et à une base juridique valable conformément à l'art. 6 RGPD relié.

Dans l'ensemble, le DMA n'est efficace en tant que régime de correction du marché que s'il est interprété et mis en œuvre conformément aux droits fondamentaux. Le site Lignes directrices ancrent cela par l'obligation d'une interprétation compatible, par des directives de coopération entre la Commission et l'autorité de surveillance de la protection des données ainsi que par l'accent mis sur le principe "ne bis in idem". Dans la pratique, cela signifie pour les gardiens de portes une conception intégrée de la conformité avec une stricte séparation des finalités et du stockage des données entre les services, des flux de consentement documentés, des tableaux de bord de révocation et de transparence (y compris en ce qui concerne les listes de destinataires), un système robuste de gestion des données et de protection des données. Anonymisation, les DSFA pour les scénarios à haut risque et la gouvernance des API, qui impose techniquement des limites légales.

Un point intéressant concerne le contrôle de la base juridique : si le DMA contient une obligation de libérer les données, cela ne signifie pas automatiquement que la Traitement conformément à la RGPD est autorisée. Elle nécessite toujours une justification indépendante au regard de la législation sur la protection des données.

Interaction entre le droit de la concurrence et le droit de la protection des données

Le site Lignes directrices ont été mis à la disposition du public Consultation et devraient être adoptées définitivement à l'issue de la phase de consultation. Pour les entreprises, il s'agit d'une occasion importante d'adapter leurs structures de conformité. Les autorités nationales de protection des données seront également Lignes directrices plus impliqué dans la surveillance DMA.

Avec les communs Lignes directrices le Comité européen de la protection des données et la Commission européenne ont fait un pas important pour clarifier l'interaction entre le droit de la concurrence et le droit de la protection des données.

Si le DMA crée de nouvelles obligations pour les grandes plates-formes, les RGPD reste le critère central de la Traitement des données à caractère personnel. Les entreprises doivent désormais intégrer les deux ensembles de règles afin d'éviter les risques de sanctions et de conflits juridiques.

Source : Lignes directrices sur l'interaction entre DMA et RGPD

Aristotelis Zervos est directeur éditorial chez 2B Advice, juriste et journaliste avec un savoir-faire approfondi en matière de protection des données, RGPD, la conformité IT et la gouvernance de l'IA. Il publie régulièrement des articles approfondis sur la réglementation de l'IA, la conformité au RGPD et la gestion des risques. Pour en savoir plus sur lui, consultez son Page du profil de l'auteur.

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